II – Abysses 1

2006-2016 et 2022

Les grands fonds sont un monde des extrêmes. Entre les ténèbres les plus glaciales et la lumière d’amour divin, il y a un point d’équilibre constamment en mouvement.

Ichtyologie abyssale

En rencontrant un chercheur de biologie marine, le Docteur Méziane, du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, j’ai accédé aux réserves de la collection du musée. Des bocaux et des squelettes de spécimens des fonds océaniques y sont classés et étudiés. L’ambiance étrange de ces collections et les sublimes détails des peaux tombant au fond des pots, des yeux vitreux de poissons morts collés à la paroi ou encore les vieilles étiquettes jaunies et l’odeur de renfermé, tout m’a inspiré l’inquiétante étrangeté de ces objets de recherche entreposés sur les étagères.

J’ai imaginé qu’un ichtyologiste pourrait devenir fou parmi ces cadavres mous, ces yeux semblant regarder au plus profond de notre âme. La folie est peut-être la perte de contrôle face à cette vision profondément humaine et spirituelle.